Campagnes d’emploi à Paul-Valéry : le sous-encadrement et la précarité comme seules perspectives

mercredi 13 novembre 2019
par  Sud éduc 34

Communiqué de la section SUD Education Université Paul-Valéry

Le Comité technique de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 s’est réuni lundi 4 novembre pour examiner les campagnes d’emploi, c’est-à-dire les postes de titulaires publiés à la rentrée 2020, dans les différentes filières : Bibliothèques, IATSS et enseignant.e.s.

Alors que nous pâtissons quotidiennement, dans l’accomplissement de nos missions de service public, du sous-encadrement administratif, technique et pédagogique qui caractérise notre université, aucune création de poste n’est proposée par la Présidence de l’Université. Pire, comme les années précédentes, des gels et des suspensions de postes frappent l’ensemble des secteurs, quoique dans des proportions très différentes.

Campagne d’emplois BIU

L’année dernière, la Présidence de Paul-Valéry avait imposé à la BIU une année blanche en termes de recrutement de titulaires. Il s’en était ensuivi une mobilisation pour la défense des emplois à la BIU. Les propositions de la Présidence pour la campagne d’emplois de cette année sont moins brutales : sur les 23 postes vacants à la rentrée 2020, la Présidence propose d’en publier 9. Cela correspond toutefois à moins de la moitié des postes (39% exactement), ce qui fait de la BIU le secteur le plus maltraité de notre université (par rapport aux 52,6% de postes publiés en IATSS et 76,5% pour les enseignant.e.s). Sur les 14 postes restants, 2 seraient gelés et le reste occupé par des contractuel.le.s.

Campagne d’emplois IATSS

Sur les 19 postes vacants à la rentrée 2020, la Présidence propose d’en publier 10, c’est-à-dire tout juste plus de la moitié, et pour les 9 autres d’en suspendre 7 (avec recrutement ou maintien CDD) d’en geler 2 (ni publication ni recrutement CDD). En dehors d’un poste d’IGE (catégorie A) suspendu, les postes suspendus ou gelés sont concentrés dans les catégories B (technicien.ne) et C (SAENES et ATRF) :

  • catégorie A : 5 postes publiés sur 6 postes vacants
  • catégorie B : 1 sur 2
  • catégorie C : 4 sur 11

Campagne d’emplois enseignant.e.s

Sur 34 postes vacants à la rentrée 2020, la Présidence propose d’en publier 27, c’est-à-dire un peu plus des trois-quarts. C’est très insuffisant face au sous-encadrement structurel qui affecte de nombreuses formations, mais c’est un pourcentage supérieur à celui des postes de BIATSS. C’est aussi comparativement mieux que les années précédentes. Le contexte électoral y serait-il pour quelque chose ?
En revanche, on constate un traitement différencié des composantes, les suspensions de postes étant concentrées dans l’UFR 1 (9 postes publiés sur 12) et plus encore l’UFR 2 (4 sur 7), là où l’intégralité des postes – certes moins nombreux – demandés par les UFR 3, 4, 5 et 6 ainsi que par le SUFCO seraient publiés, et où l’ITIC obtiendrait la publication de 5 postes sur 6 demandés.

Quel bilan peut-on alors faire de ces trois campagnes d’emplois proposées par la Présidence de l’Université ?

  • des gels de poste de BIATSS alors que notre université souffre déjà d’un encadrement administratif et technique insuffisant ;
  • des suspensions de postes de BIATSS et le maintien de collègues dans la précarité des CDD, alors qu’il existe des supports pour des postes de titulaires ;
  • des gels de poste et une précarité concentrés au bas de l’échelle BIATSS ;
  • des suspensions de postes d’enseignant.e.s alors que nombre de formations souffrent d’un sous-encadrement qui dégrade les conditions de travail et les conditions d’études ;
  • des inégalités de traitement entre les composantes/départements dans ces suspensions de postes d’EC.

SUD Éducation a donc voté contre ces 3 campagnes d’emploi insuffisantes et inégalitaires lors du Comité technique.

Contre les gels et suspensions de poste dictés par l’austérité budgétaire, nous revendiquons des ouvertures de postes de titulaires à la hauteur des besoins de notre université.