La santé des AESH ne doit pas être exposée au nom de choix économiques !

samedi 25 avril 2020
par  Sud éduc 34

Nous ne sommes pas dupes : la réouverture des établissements scolaires prévue pour le 11 mai est avant tout dictée par des choix économiques, et non par des choix d’ordre sanitaire. Le gouvernement veut avant tout renvoyer dans les entreprises les parents qui doivent garder leurs enfants de moins de 16 ans du fait de la fermeture des établissements.

Nous ne savons toujours rien des conditions dans lesquelles s’opérera la réouverture. En l’état, le risque est très grand que les AESH se trouvent en première ligne face au risque sanitaire de contamination par le COVID-19 : quelle distanciation sociale entre l’élève en situation de handicap et son accompagnant.e ? Quid de la lecture labiale avec les élèves malentendant-e-s ? En les ignorant, le ministère montre encore une fois sa méconnaissance des missions des AESH et de la réalité de leur travail. Pour lui, ce ne sont que des personnels contractuels invisibles payés au mieux 760€ par mois !

SUD éducation Hérault rappelle que durant le confinement, les AESH ont dû augmenter leur forfait téléphonique pour avoir plus de connexion 4G, afin d’assurer la « continuité pédagogique » : en effet, nombre de ces personnels ne sont pas équipées d’ordinateur. Nous demandons que l’administration prenne à sa charge les frais supplémentaires supportés par les AESH durant la période de confinement.

Pour SUD éducation Hérault, il est hors de question de renvoyer les AESH dans les établissements sans avoir étudié les spécificités de leur mission et sans avoir mis en place les mesures sanitaires permettant de les protéger, de protéger les élèves en situation de handicap, leurs camarades de classe et leurs familles.

Les AESH peuvent faire valoir leur droit de retrait afin de ne pas exposer leur santé sur leur lieu de travail, et nous les accompagnerons dans la démarche.

Nous rappelons ici nos revendications à propos des AESH :

— Augmentation des salaires : que le temps d’accompagnement soit considéré comme un temps plein rémunéré en conséquence ;
— Versement de l’indemnité REP/REP+ pour les AESH affectées en éducation prioritaire ;
— Titularisation des AESH dans un corps de fonctionnaire qui reconnaissent enfin leur professionnalisme et leur travail.

Et pour tous les personnels et les élèves :

— Dépistages systématiques et réguliers (et non uniquement des cas symptomatiques) ;
— Constitution d’un plan de suivi sanitaire rapproché, et à court terme, constitution d’une médecine de prévention en mesure d’assurer une partie de ces missions ;
— Mise à disposition du matériel de protection nécessaire pour tous les personnels et les élèves (masques, gel hydroalcoolique) et désinfection régulière des locaux ;
— Octroi de moyens supplémentaires dès la réouverture des classes pour permettre une baisse des effectifs à même de garantir la distanciation sociale dans les salles de classe.

La santé des AESH ne doit pas être exposée au nom de choix économiques !