Evaluations à distance à Paul-Valéry : face à l’impasse numérique, prenons nos responsabilités

samedi 9 mai 2020
par  Sud éduc 34

Communiqué de la section UPV de SUD Education 34

Les évaluations à distance qui commencent ne sont pas anodines. Alors que l’université opère sous un fonctionnement dit « dégradé », alors que les conditions d’existence des étudiant-e-s se détériorent, alors que les agent-e-s doivent poursuivre leur travail à distance tout en assurant la garde des enfants et le soin des malades, un choix politique majeur a été fait, qui a des effets considérables :

  • une surcharge de travail généralisée qui fragilise les personnels au moment où la fatigue physique et psychique liée au travail à distance et au confinement se font sentir, et qui ne peut que s’accentuer avec la correction de centaines de copies en ligne ;
  • une intensification des communications électroniques génératrice de cafouillages organisationnels ;
  • une inquiétude des étudiant-e-s quant au format, au conditions matérielles et à la notation des évaluations.

À ce jour, la présidence de l’université n’a pas répondu aux questions de SUD éducation (voir annexe ci-dessous) et n’a toujours pas assuré aux représentant-e-s du personnel que l’ensemble des étudiant-e-s identifié-e-s comme étant en fracture numérique avaient bien reçu le matériel nécessaire à la passation des évaluations.

Face au salmigondis des évaluations à distance, face à l’impossibilité de refermer la fracture numérique douloureuse révélée par la fermeture de l’université, face au refus de reconnaître que la numérisation généralisée est une impasse, il revient au personnel de l’Université d’agir avec responsabilité à l’égard des étudiant-e-s soumis-es à ces évaluations.

SUD éducation appelle les enseignant-e-s qui vont mettre en œuvre ces évaluations à prendre toutes les dispositions permettant de limiter les injustices et réduire les effets les plus délétères que ces évaluations ne pourront que produire, et à attribuer partout des notes égales ou supérieures à 10/20 aux étudiant-e-s qui se seront manifesté-e-s.

Annexe. Lettre publique adressée à la Présidence de Paul-Valéry par la section UPV de SUD éducation 34 le 5 mai 2020

Le calendrier alternatif voté par le CEVU prévoit que les examens transversaux commencent demain mercredi 6 mai, les examens de 1e évaluation des composantes lundi prochain 11 mai. Les communiqués présidentiels ont souligné l’effort considérable réalisé par notre université pour équiper les étudiant-e-s afin qu’elles et ils puissent passer ces évaluations à distance. Toutefois, alors que des inquiétudes nombreuses demeurent quant aux conditions matérielles réelles dans lesquelles les évaluations vont se dérouler pour les étudiant-e-s, voici les questions auxquelles nous demandons que la présidence apporte des réponses avant que ne s’ouvrent ces évaluations à distance :

  • combien d’étudiant-e-s ont été identifié-e-s comme étant en fracture numérique ? combien en rupture numérique ? la présidence de l’université peut-elle affirmer que l’ensemble des étudiant-e-s en situation de fracture numérique ou de rupture numérique ont bien été identifié-e-s ?
  • est-ce qu’à la date d’aujourd’hui, l’ensemble des étudiant-e-s identifié-e-s comme étant en situation de fracture numérique ont pu être aidé-e-s, c’est-à-dire recevoir le matériel nécessaire ? si tel n’est pas le cas, le matériel nécessaire sera-t-il disponible à temps pour le début des évaluations ? s’il est impossible d’aider l’ensemble des étudiant-e-s en situation de fracture numérique, alors l’université a-t-elle ou va-t-elle être amenée à choisir quel-le-s étudiant-e-s seront aidé-e-s ?

NB. Nous reprenons la typologie employée dans le message du VP-CEVU du 16 avril. Les étudiant-e-s en rupture numérique sont celles et ceux qui, résidant en zone non couverte par le réseau, ne peuvent pas être aidé-e-s, à la différence des étudiant-e-s en simple fracture numérique qui le peuvent, par la mise à disposition d’ordinateurs et de dispositifs de connexion.