Rentrée 2020 : les droits des personnels

vendredi 28 août 2020
par  Sud éduc 34

En prévision de la réunion de ce jour entre le DASEN et les organisations syndicales, nous avions écrit hier à M. Mauny un courrier recensant les inquiétudes des personnels. Voici les informations dont nous disposons à l’issue de cette réunion pour effectuer la rentrée dans le département.

Point de situation par le DASEN

Situation sanitaire
Le département est en rouge (taux de transmission élevé). Le taux d’hospitalisation est en hausse ces derniers temps, mais pour le moment les courbes de réanimation et décès ne bougent pas. La situation “rouge” permet au préfet de département d’avoir plus de marge de manœuvre pour gérer la crise.

Protocole sanitaire et tests
Le ministre a pris la décision d’alléger le protocole sanitaire et de renvoyer la gestion fine des situations plus difficiles à l’échelle départementale (rectorat/préfecture). On n’est pas encore dans la logique de tests massifs en amont, mais lorsqu’un cas est avéré cela devrait lancer une campagne de dépistage massif.

Aujourd’hui, l’esprit n’est plus de se débarrasser du virus mais de “vivre avec”, tout en respectant les gestes barrières et le port du masque. Le déconfinement a été pour le DASEN l’occasion de prouver l’efficacité et le bon sens des directions d’écoles et d’établissements (au prix d’une fatigue), et leur capacité d’adaptation locale. L’adaptation permanente est nécessaire dans cette situation qui évolue constamment.

Brassage dans et hors de l’école
L’obligation scolaire est réaffirmée (même si des difficultés ponctuelles seront à prévoir sur ce sujet).

Les familles connaissent des difficultés économiques depuis le 1er juillet (plus d’ASA, de chômage partiel…), ce qui les oblige d’autant plus à mettre les enfants à l’école.

Le préfet souhaite limiter le brassage, mais plus sur la voie publique que dans les écoles. A l’école, la limitation du brassage consiste à organiser une traçabilité en cas de cas avéré, mais l’idée n’est pas de l’interdire.

Port du masque
Le port du masque par les élèves est réservé au secondaire. Le port du masque par les adultes est généralisé.

Une réunion de bilan de la rentrée sera à prévoir avec le DASEN (pas de date arrêtée pour le moment).

Questions des syndicats

DUER
L’actualisation du Document Unique d’Évaluation des Risques est en cours. David Bergeron travaille dessus.

Décloisonnements dans les écoles
À éviter : on essaie de maintenir des groupes d’élèves réguliers (sans interdire qu’un élève se retrouve dans plusieurs groupes).
UPE2A : demande de clarification/consignes claires à ce sujet (et sur l’inclusion en général).

Questions du stock des masques, du gel hydroalcoolique, du savon
Les IEN ont reçu les stocks nécessaires, et les mairies ont pris des mesures pendant les vacances pour être prêtes. Le département va livrer deux masques tissus/élève aux collégien-nes. Dans les lycées il y aura des masques également.

Protocole à suivre si cas positif
Sensiblement le même qu’en juin. Il y aura une distinction entre cas possibles (symptômes suspects sans test positif) et cas confirmé.
Le principe de précaution doit s’appliquer en cas de symptômes : à chacun de se mettre en isolement.

En cas de test positif, la traçabilité (pilotée par la médecine scolaire en lien avec l’ARS, pour identifier les contacts à risque) se met en place (48h) mais l’école continue.
Une fois la traçabilité effectuée, le préfet, l’ARS et le DASEN prennent une décision en fonction de la zone (et la décision se prend à ce moment là seulement).
Pour le DASEN, l’expérience de juin s’est bien passée avec ce protocole. Un mémo devrait être rédigé à partir d’un protocole national pour aider à la décision les directions.
Aucun test ne sera effectué dans les écoles par les personnels médicaux scolaires.

Jour de carence
Une précision est attendue sur le jour de carence pour les cas possibles des enseignants. Pour le moment un arrêt maladie est requis (alors qu’on n’est pas forcément malade), avec un jour de carence associé.

Personnels vulnérables
Le DASEN confirme, en désaccord avec la directive actuelle de la DILA, que la règle systématique pour les personnels vulnérables est de demander un arrêt de travail à leur médecin.

Contractuel-les
Il y a environ 35 contractuel-les sur le département pour remplacer des fonctionnaires manquant-es. Il y a une inquiétude sur les capacité de remplacement dans le contexte…

L’analyse de SUD éducation 34

Le DASEN suit fidèlement la ligne ministérielle de mise en danger de la santé des personnels et des usagers. Certainement que la revalorisation substantielle de cet été participe à cette obéissance !

À l’école
Nous pouvons donc brasser les groupes d’élèves toute la journée, mais en cas de covid, l’enquête de traçabilité devra déterminer tous les contacts effectués en classe, dans les couloirs, dans la cour, à la cantine... Tellement simple !

Pour les personnels
La vulnérabilité n’est pas une maladie, et demander à des gens qui ne sont pas malades de prendre un arrêt de travail est tout bonnement scandaleux ! Le ministre de l’Education Nationale et la ministre de la Fonction Publique se placent en contradiction avec le cadre règlementaire édicté par le Premier Ministre, qui prévoit toujours le télétravail ou l’ASA pour les personnels vulnérables.

Quant au jour de carence qui a été rétabli dès la fin de l’état d’urgence, il est impensable que les personnels aient à le subir s’ils doivent s’isoler au moindre symptôme, alors que nous sommes en permanence exposés aux rhumes, grippes, gastro de nos élèves !

Le ministre a passé l’été à s’amuser dans ses colonies apprenantes de vacances apprenantes, et nous nous retrouvons avec une rentrée "rienfoutante" :
- pas d’investissement massif dans le matériel de protection
- pas de recrutements supplémentaires
- pas d’aménagement des locaux pour la distanciation et le lavage des mains
- ...

Le gouvernement s’imagine prendre les mêmes et recommencer, comme si de rien n’était.

Préparons nous aussi la rentrée à la hauteur de la considération que l’on nous porte.

Bonne rentrée !