École à la carte : un service public totalement méprisé

jeudi 17 décembre 2020
par  Sud éduc 34

Communiqué de SUD éducation 34
Jeudi 17 décembre 2020

Jean Castex a annoncé ce mardi 15 décembre, par voie de presse, la possibilité laissée aux élèves de ne pas venir en classe jeudi 17 et vendredi 18 décembre, afin de favoriser l’autoconfinement d’une semaine pleine avant le repas de Noël.

Cela faisait bien longtemps que le gouvernement n’avait pas tenu compte d’un avis du Haut Conseil de la Santé Publique, relatif à l’école ou aux élèves… Et là, soudainement, le mardi pour le jeudi, le premier ministre décide seul et annonce une tolérance pour les absences des élèves ces deux derniers jours de la période.

Pas de circulaire, ni de note de service, ni d’ordre, ni de consigne de notre institution (dans l’Hérault en tout cas)…

Comment se sentent :
→ Les AED qui ont préparé des animations, des décorations pour les derniers jours de classe des élèves ?
→ Les AESH qui risquent de voir leur emploi du temps chamboulé par un départ précipité des élèves ?
→ les enseignant-es qui avaient prévu des évaluations, des remises de livrets, des activités de fin de période… ?
→ les chargé-es de direction qui vont devoir communiquer à la hâte auprès des familles ?

Peut-on vraiment, sans mentir, dire que ces personnels se sentent reconnus dans leur métier, valorisés, considérés, choyés ? C’est vraiment ça, la confiance dont on nous rebat les oreilles depuis plus de trois ans ?

Mal payés, mal formés, de plus en plus cadrés et contrôlés par un ministre qui préfère de dociles exécutant-es à des libres concepteurs pédagogiques, les personnels de l’EN en ont assez de prendre leurs ordres dans les médias, et de constater qu’au plus haut niveau on considère l’école comme une garderie des enfants de travailleurs et travailleuses, et non plus comme un lieu d’apprentissage.

Soulignons enfin que les élèves prétendument peu vecteurs de ce virus sont autorisés à rester chez eux pour un autoconfinement, mais que les personnels de l’EN doivent rester sur place jusqu’au bout, sans bénéficier de cette possibilité d’autoconfinement. Le gouvernement semble considérer que leurs familles ne sont vraisemblablement pas dignes d’intérêt.

Le métier est mis à mal par ce ministre, le service public de l’éducation est ravagé par ce gouvernement : il est urgent de lutter pour une société plus juste, plus solidaire, et pour un service public de l’éducation solide !

Les personnels de l’éducation Nationale et de l’ESR appartiennent à des services publics bien malmenés : par le gouvernement, par les députés LREM et par les médias décervelés qui ne cherchent même plus à investiguer les sujets qu’ils relaient. Luttons pour des services publics de qualité, et pour un statut qui garantit aux fonctionnaires l’indépendance de toute pression extérieure.

Préparons la grève du 26 janvier et au-delà !

École à la carte : un service public totalement méprisé