Délabrement des conditions d’enseignement dans le second degré : disons stop !

mercredi 24 février 2021
par  Sud éduc 34

Article de SUD éducation 34
Mercredi 24 février 2021

Comme chaque année en janvier, les établissements ont reçu leur dotation horaire globale pour la rentrée 2021. Les personnels ont pu constater que de manière généralisée le nombre d’heures allouées était en baisse ou stagnait dans le meilleur des cas.

L’enseignement public : un élément comptable (et négligeable) pour le gouvernement

Malheureusement habitués aux restrictions, nombre de personnels se mobilisent localement comme chaque année pour obtenir l’attribution de quelques miettes supplémentaires (un dédoublement ici, un poste supplémentaire là…) par la DSDEN.

Dans le contexte historique de crise multiple (sanitaire, sociale, financière, politique) que nous traversons, c’est purement et simplement le sacrifice de plusieurs générations que nous commande notre ministre. Peu lui importe, à lui qui a fait sa scolarité dans le privé, et qui œuvre depuis plus de 15 ans à la destruction du service public.

Dans certains établissements, comme le collège Croix d’Argent à Montpellier, la mobilisation a pris sur les aspects structurels, en plus de la dotation prévue par le DASEN :

nombre d’AED insuffisant : 1 pour 128 élèves ; il en faudrait deux de plus pour égaler la moyenne départementale, déjà insuffisante ;
nombre d’AESH insuffisant pour accompagner les élèves notifiés ; il en faudrait trois pour simplement assurer l’accompagnement auquel les élèves handicapés ont droit ;
capacité d’accueil portée à son maximum : de 500 élèves en 2011 à 810 élèves attendus en septembre 2021 ; les locaux ne permettent pas d’appliquer le protocole sanitaire avec un tel effectif ;
dotation horaire globale qui baisse, entraînant une suppression des dispositifs d’accompagnement des élèves ;

Oui : quand le nombre d’élèves augmente, mais que le nombre d’heures d’enseignement stagne ou baisse, c’est la scolarité des élèves et la sérénité des personnels qui sont en jeu ! On peut désormais ajouter que c’est aussi la santé des élèves et des personnels qui est négligée par le ministère de l’Éducation Nationale.

Ce collège est un exemple, mais il illustre une situation qui se généralise lentement. Les personnels mènent une lutte admirable depuis plusieurs semaines, et SUD éducation 34 les soutient dans ce combat (article de Midi Libre, reportage de France 3).
Plusieurs autres établissements se sont déjà mobilisés, ont été ou vont être reçus en audience à la DSDEN : collège Jean Moulin à Sète, collège Krafft à Béziers, collèges Gérard Philipe, Les Garrigues, Les Escholiers de la Mosson, Fontcarrade, Les Aiguerelles à Montpellier, etc.

Rassemblement le mercredi 10 mars

Afin de faire converger et de renforcer ces nombreuses mobilisations locales, un rassemblement est organisé mercredi 10 mars devant le Rectorat de Montpellier. Cela permettra aux collègues de réaliser qu’ils et elles ne sont pas seul-es, de se rencontrer et d’échanger sur leurs situations respectives.
Ce sera également l’occasion de faire connaître la situation au plus grand nombre (parents d’élèves, médias) et de porter les revendications auprès de l’institution.

L’intersyndicale qui doit fixer les modalités de ce rassemblement doit se réunir prochainement ; les précisions seront portées à notre agenda dès que possible.

Se battre pour améliorer les conditions d’enseignement dans son établissement, c’est indispensable. Dénoncer avec force la politique ultra-libérale qui organise la pénurie, c’est l’étape suivante logique.

Sud éducation 34 revendique la baisse des effectifs, un recrutement massif de personnels d’enseignement, d’encadrement et d’accompagnement pour enfin faire de l’éducation autre chose qu’un élément de langage dans la communication gouvernementale.

Délabrement des conditions d’enseignement dans le second degré : disons stop !