Ecoles et établissements fermés : y a-t-il un pilote dans l’avion ?

mercredi 21 avril 2021
par  Sud éduc 34

Communiqué de SUD éducation 34
Mercredi 21 avril 2021

A quelques jours de la reprise prévue par le président de la république pour les écoliers et les personnels du premier degré (et à l’encontre de toutes les données sanitaires), nous en sommes là. A nous demander si quelqu’un au gouvernement, en conseil de défense, ou en solitaire, sait vraiment ce qu’il fait avec notre santé.

La stratégie vaccinale qui se déploie depuis janvier a été pensée pour combattre le virus dans sa souche originelle. Le variant anglais, qui touche toutes les catégories d’âge de la population ; qui est plus contagieux et qui a des effets graves sur un grand nombre de personnes, n’a occasionné aucune réflexion ni modification de cette stratégie vaccinale. Les scientifiques avaient pourtant transmis des modélisations pour anticiper cette propagation (modélisations et documents trafiqués par les services du premier ministre). Il en va de même pour le variant brésilien, moins transmissible mais plus sérieux pour l’ensemble de la population, même vaccinée (Médiapart, 16 avril).

Dans notre département, la souche classique du virus (sur laquelle repose toute la stratégie vaccinale) ne représente plus que 4 % des cas de Covid (Covid tracker, 20 avril).

Personnel de l’EN prioritaire : vraiment ?

Jeudi 15 avril, au détour d’une conférence de presse de Jean Castex, des catégories de travailleurs et travailleuses de plus de 55 ans se sont retrouvées prioritaires, en même temps que tous les plus de 55 ans… Au-delà du non-sens, coupons court tout de suite au profbashing qui se déploie déjà sur les plateaux télé des chaînes d’information en continu par quelques explications simples.l

Réservation des créneaux
Dans l’académie de Montpellier, les agent-es de plus de 55 ans ont reçu un mail sur leurs boîtes professionnelles jeudi 15 au soir, à 19h20, pour une réponse avant le vendredi 16 à midi. Autant dire que seuls les personnels qui ne profitaient pas de leur droit à la déconnexion pendant leurs congés ont eu l’information dans les temps !

→ Comment s’étonner ensuite que si peu de créneaux aient été réservés ici et là ?

Le vaccin
Les personnels volontaires de l’éducation nationale et des forces de l’ordre ont appris qu’ils seraient vaccinés obligatoirement avec le vaccin Astra Zeneca, celui qui a été abandonné dans plusieurs pays, suspendu dans d’autres (Actu économie, 17 avril). En France il a d’abord été réservé aux plus âgés, puis aux plus jeunes, puis suspendu, puis réservé à nouveau aux plus de 55 ans…
Finalement le gouvernement décide d’écouler ses stocks en refourguant ce vaccin aux seuls agent-es de la Fonction Publique.

→ Comment s’étonner que de nombreux agents aient fait demi-tour en apprenant qu’on leur imposait ce vaccin, alors que le reste des français-es a le choix ?

Une marque supplémentaire du mépris dans lequel nous tient ce gouvernement. Après tout, nous ne sommes que les garde-chiourmes du MEDEF, nous ne servons pas à redresser le pays économiquement, comme disait Macron en août (Canard enchaîné). Nous sommes une simple garderie pour les enfants des travailleurs-euses.

Où est le plan d’urgence pour l’éducation ?

Nous réclamons depuis des mois des mesures d’urgence pour poursuivre l’accueil des élèves et la poursuite des apprentissages sans mettre en danger la santé des familles et des personnels. Le ministre est régulièrement interpellé par l’intersyndicale au complet, en vain. Le protocole sanitaire a même été allégé en vue de la reprise… alors qu’il avait été renforcé fin mars !

Nous constatons avec amertume et colère que le passage en distanciel début avril et le décalage des deux semaine de congés n’ont pas servi à préparer la reprise en toute sécurité (Café pédagogique, 19 avril).
En effet, tant que l’institution n’élaborera pas une stratégie cohérente et systématique de surveillance épidémiologique dans les écoles et établissement scolaires, la circulation du virus se poursuivra à un haut niveau.

Nous répétons qu’il faut planifier au plus vite :
→ la vaccination de tous les personnels volontaires au contact prolongé des élèves ;
→ des tests salivaires (plus faciles pour les élèves), des tests groupés hebdomadaires ou bi-hebdomadaires dans chaque classe, pour mieux contrôler la propagation du virus ;
→ l’éviction et la mise à l’isolement systématique dès le premier cas positif ou cas contact, et la fermeture de la classe en conséquence ;

Du concret pour la rentrée

Si l’incompétence et l’inaction du ministre vous pèsent, si depuis le début de la crise sanitaire vous ressentez avec encore plus d’acuité que la hiérarchie, c’est comme les étagères (plus c’est haut, moins ça sert), prenez les choses en main et emparez-vous des outils à la disposition des personnels pour vous protéger et vous organiser.

La grève
Préavis de grève national
déclaration d’intention de grève pour les enseignant-es du premier degré ;

Un ou deux jours de grève donnent aux équipes du temps pour échanger, lister les besoins et le revendications propres à chaque école/établissement, revoir l’accueil des élèves, la circulation dans les bâtiments, l’organisation des services, la communication auprès des parents…

Les fiches RSST, RDGI, le droit de retrait
Informations sur le RSST et le RDGI
Fiche pratique « Exercer son droit de retrait »

La fiche RSST peut être remplie pour tout dysfonctionnement sur le lieu de travail (ménage non fait, protocole inappliqué, manque de masques, absence de savon…).

Nous continuons de réclamer, en dépit de l’attentisme coupable d’un ministre totalement discrédité, un plan d’urgence pour l’éducation.

Pour une rentrée sereine le 26 avril, les personnels négligés et méprisés vont prendre les choses en main

Ecoles et établissements fermés : y a-t-il un pilote dans l’avion ?