Modèles de motion contre le Projet Local d’Evaluation

jeudi 7 octobre 2021
par  Sud éduc 34

MOTION présentée par les enseignantes et enseignants du lycée XXXX soutenus par leurs organisations syndicales SNES-SUD éducation-SNFOLC

Nous, enseignants et enseignantes du lycée XXXX, dénonçons les nouvelles modalités d’évaluation au baccalauréat publiées par décret le 27 juillet 2021, et la mise en place des « projets locaux d’évaluation ». En effet, ces nouvelles modalités d’évaluation, par l’instauration du contrôle continu, aggravent la casse du caractère national du baccalauréat, aboutissant à une augmentation des inégalités entre élèves et entre établissements.

De plus, ces « projets locaux d’évaluation » représentent un grave danger pour la liberté pédagogique des enseignants et enseignantes. Avec ces « projets » pilotés par le chef d’établissement, avec l’appui du corps des inspecteurs, puis validés en conseil pédagogique et présentés en conseil d’administration, comme le préconise le « guide de l’évaluation » publié par le ministère, les équipes enseignantes seront soumises à une perpétuelle pression, de la part de leur hiérarchie, des élèves et de leurs familles.

Plus généralement, ces projets locaux d’évaluation risquent de mener à un enfermement des disciplines sur elles-mêmes, en faisant de la note l’enjeu essentiel des apprentissages.

En voulant faire rédiger et valider ces « projets locaux d’évaluation » par les équipes enseignantes, le ministère cherche à légitimer une réforme du baccalauréat rejetée par l’ensemble de la profession et la majorité des organisations syndicales.

Nous exigeons l’abandon de la réforme du baccalauréat et le retour à un examen, un diplôme et un cadre national commun.

Nous exigeons donc, par la même, l’abandon des « projets locaux d’évaluation »

Les signataires :


Les personnels syndiqués FO, SNES, SUD et non syndiqué(e)s du lycée XXXX de Clermont-Ferrand prennent position contre le projet local d’évaluation.

Motion commune : non au projet local d’évaluation

L’an passé, les 10 % de contrôle continu pour le BAC ont déjà conduit à la multiplication de pressions des parents et des élèves sur les enseignants, des stratégies d’évitement de devoirs par certains élèves, avec à la clé un alourdissement significatif du travail des enseignants.

Profitant de la crise sanitaire, Monsieur Blanquer a décidé de passer le contrôle continu pour le BAC à 40 % et décrète qu’il faudrait formaliser les différents types d’évaluation, définir les modalités, la cadence, le calendrier… de celles-ci sous le regard des pairs et de la hiérarchie au nom d’une nécessaire harmonisation au sein de l’établissement.

Mais de qui se moque-t-on ?
Avant la réforme du lycée, l’harmonisation des pratiques des enseignants se faisait naturellement à partir des épreuves terminales ponctuelles et anonymes identiques sur tout le territoire, s’appuyant sur des programmes nationaux.
C’est précisément ce qu’a détruit la réforme du baccalauréat de Monsieur Blanquer.
Le manque de transparence de Parcoursup n’a fait qu’aggraver la situation.

Nous refusons par avance toute idée de vouloir dicter, à nos collègues, le nombre de devoirs nécessaires, le calendrier, les barèmes et les éventuelles modalités de rattrapage des devoirs, même au nom d’une majorité.
Hors de question de voter au conseil pédagogique, au conseil d’administration, dans le règlement intérieur et dans le projet d’établissement. Nous rappelons ce texte de la note de service "dans les établissements publics d’enseignement, le cadre, une fois défini dans les conseils d’enseignement, est validé par le conseil pédagogique prévu à l’article L.421-5 du code de l’éducation, puis présenté au conseil d’administration".

Nous ne voulons pas que notre liberté pédagogique soit foulée aux pieds, au nom d’un projet local d’évaluation.
Nous refusons que s’instaure au sein de l’établissement une surveillance réciproque des personnels, au nom d’échanges pédagogiques croisés entre pairs.
Ce n’est pas ce que nous avions compris au nom de l’école de la confiance et de la bienveillance.

Le projet local d’évaluation et les pratiques qui en découleraient sont à nos yeux particulièrement toxiques et dangereux pour les personnels.

Ce projet consacre la mise en place de diplômes maisons, locaux, de règles de fonctionnement locales.
Il constitue donc une remise en cause frontale de nos statuts constitués d‘obligations de services nationales. C’est la porte ouverte à la contractualisation de nos missions et recrutement local des enseignants comme l’a préconisé M. Macron à Marseille.
Fonctionnement local, recrutement local, remplacement à l’interne, ce sont les prémices de la privatisation de l’École.

C’est pourquoi nous revendiquons :

- l’abandon pur et simple du projet local d’évaluation et le respect de la liberté pédagogique
- l’attribution de toutes les heures permettant d’assurer les nécessaires dédoublements dans les différentes disciplines
- le rétablissement des épreuves terminales ponctuelles et anonymes pour le baccalauréat, garantes de l’égalité républicaine.
- la transparence dans la procédure Parcoursup
- l’abandon de la réforme Blanquer du lycée

Nous décidons de porter ces éléments de réflexion aux enseignants des lycées de France et nous invitons les personnels à se réunir, à rédiger leurs revendications et à discuter des moyens de les faire aboutir.

Les signataires :


MOTION PLE septembre 2021 - Lycée 1
Motion PLE septembre 2021 lycée 2