AESH, une nouvelle journée de mobilisation massive pour l’abandon des PIAL et revendiquer un vrai statut et un vrai salaire  !

mardi 19 octobre 2021
par  Sud éduc 34

Communiqué de SUD éducation 34
Mardi 19 octobre 2021

La journée de grève des AESH a réuni plus de 200 personnes à Montpellier, et presque une centaine à Béziers. C’est un succès.
AESH, enseignant-es, familles, mais aussi AED étaient présent-es pour cette troisième journée de mobilisation en faveur de l’amélioration du statut, du salaire, et des conditions de travail des AESH.

La mise en place de caisses de solidarité très locales (dans les écoles et les établissements), abondées par les collègues non grévistes mais solidaires, ont permis à des AESH précarisé-es de se mobiliser sans crainte d’un trou financier dans leur maigre salaire.

Les revendications portées en audience ont contraint le Rectorat à reconnaître que la généralisation des PIAL a été mal préparée et qu’en l’état cela ne peut être bénéfique ni pour les élèves ni pour les AESH. Des discussions vont s’ouvrir, grâce à cette belle mobilisation.

La lutte continue, l’intersyndicale se réunira prochainement pour organiser la prochaine étape. retrouvez notre prise de parole ci-dessous.


Prise de parole de SUD éducation 34

De vrais moyens pour l’école inclusive

Les enfants sont les trésors de l’avenir, ils ne peuvent donc pas être méprisés sous prétexte qu’ils sont porteurs d’un handicap, ni les personnels qui permettent leur inclusion.

Retrait immédiat des PIAL

Sur le terrain la mise en application des PIAL se traduit par :

- Un saupoudrage de l’aide humaine. Les élèves notifiés en aide mutualisée sont accompagnés en moyenne 5h/sem alors que leur handicap est permanent.

- Une multiplication des accompagnants pour atteindre le quota minimal d’accompagnement. Du coup l’élève doit en plus s’adapter à la personnalité de chaque AESH, l’accompagnement est de mauvaise qualité car fractionné entre 2 voir 3 AESH. Dans ces conditions il est impossible de permettre à l’élève de s’approprier des stratégies de compensation du handicap efficaces et pérennes qui le valorisent et lui permettent, à terme, de devenir autonome.

- Une multiplication des accompagnements pour les AESH qui accompagnent de plus en plus souvent plus de deux élèves qui n’ont pas forcément les même besoins dans la même classe. Les AESH ne sont ni des poulpes ni des magicien.ne.s.

- Une grande mobilité des AESH qui dans la même journée doivent intervenir dans différents niveaux d’enseignement et même différents établissements scolaires dans certains cas puisque les PIAL peuvent être inter-degrés.

C’est de la maltraitance.

Le PIAL c’est une politique de mutualisation qui se traduit par
→ des économies de bouts de chandelles
→ de la maltraitance des élèves en situation de handicap
→ de la maltraitance des AESH, maintenu-es volontairement dans la précarité et la pauvreté par l’institution

Création d’un vrai statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH avec un temps plein inférieur à 39 heures par semaine

- Au recrutement il faut avoir à minima le Bacalauréat et bon nombre d’AESH ont fait des études supérieures ou détiennent des diplômes supérieurs au CAP DEEASS qui n’offre d’ailleurs aucun débouché. Ce CAP DEEASS nous tire vers le bas au lieu de valoriser nos missions. Ce n’est pas acceptable.
Les formations sur magistère sont intéressantes mais enferment les AESH dans l’éducation nationale et en font du personnel compétent, corvéable à souhait et à bas prix.
Les AESH sont pris au piège de la précarité constante par manque de reconnaissance de leurs compétences et savoir-faire.

Nous revendiquons la création d’un statut d’éducateur scolaire spécialisé, sans conditions, titulaires de la fonction publique de catégorie B, avec un temps plein à 24h par semaine devant élèves, offrant un réelle perspective de carrière.

- Une grille de salaires permettant de vivre dignement de son travail sans devoir cumuler plusieurs emplois. Bon nombre d’AESH sont des femmes seules avec des enfants, donc double peine, voir triple peine si leur enfant est lui même porteur d’un handicap.

- Un reclassement immédiat dans la grille indiciaire à l’indice correspondant à l’ancienneté pour chaque AESH avec effet rétroactif.

- La prise en compte dans l’ancienneté de toutes les années effectuées en incluant les contrats CAE, CUI, PEC …

- Une harmonisation du nombre d’heures. Actuellement il y a des contrats de 20h, 24h, 30h, 35h, 39h ainsi qu’une harmonisation de la gestion des contrats par une gestion unique du rectorat.

- La reconnaissance et prise en compte du travail invisible.

- L’accès à la prime REP/REP+ au même tire que les autres personnels.

- L’accès à la prime d’équipement informatique, nos salaires ne nous permettent pas d’être correctement équipé.e.s, à domicile pour participer aux formations ou réunions en visio-conférence.

- Une véritable formation continue reconnue par tous.


Communiqué de SUD éducation

Après celles des 8 avril et 3 juin dernier, c’est aujourd’hui la troisième journée de grève nationale des AESH à l’appel de l’intersyndicale. Nous nous félicitons de la réussite de cette grève : les AESH ont encore une fois démontré leur capacité de mobilisation et leur détermination. Plusieurs milliers de collègues se sont mis·es en grève et plus d’une centaine de rassemblements et manifestations ont eu lieu devant les DSDEN, rectorats et devant le ministère de l’éducation nationale.

Cette rentrée 2021 a été marquée par la généralisation des Pôles inclusifs pour l’accompagnement localisés (PIAL), outil de la mutualisation des moyens d’accompagnement. À l’inverse de l’évaluation des besoins des élèves au plus près de la réalité, c’est une logique de rentabilité et d’économie des moyens qu’impose le ministère. Les conditions d’accompagnement des élèves sont de plus en plus détériorées, les conditions de travail des AESH de plus en plus difficiles.

Pour les personnels, le ministère continue d’imposer sa logique de contractualisation et de précarisation : avec un salaire moyens de 750 euros, les AESH enchaînent les années de CDD. Au bout de 6 ans, la CDIsation n’offre aucune garantie statutaire. Cela pousse bon nombre de collègues à démissionner et les difficultés de recrutement sont prégnantes. Les revalorisations salariales annoncées par le ministre Blanquer à la fin de l’été ne sont qu’un leurre tellement elles sont faibles.

Après cette journée de grève massive, la mobilisation doit marquer le pas. Pour gagner il faut instaurer un rapport de force puissant. SUD éducation appelle les AESH à constituer des collectifs locaux auto-organisés, pour s’opposer aux conséquences des PIAL (démultiplication des lieux de travail et du nombre d’élèves à accompagner, mutations forcées, pressions hiérarchiques, etc.) et imposer des avancées locales aux académies (offre de formation, brigades de remplacement, gestion des personnels, etc.).

Au plan national, SUD éducation portera au sein de l’intersyndicale la construction d’une nouvelle date de grève pour continuer d’imposer un rapport de force au ministère sur la question des salaires et du statut.

Aux côtés des AESH, SUD éducation revendique :


- la création d’un statut d’éducatrice/éducateur scolaire spécialisé·e et une titularisation sans condition dans un corps de fonctionnaire ;

- la reconnaissance d’un temps plein pour 24 heures d’accompagnement auxquelles s’ajoutent les heures connexes pour le travail de préparation, de suivi et de concertation ;

- l’accès à la prime REP/REP+ au même titre que les autres personnels ;

- l’abandon des PIAL et de la logique de mutualisation ;

- une véritable formation initiale et continue.

SUD éducation a chiffré le coût financier de ses revendications : créer un statut de fonctionnaire pour 129 000 AESH avec un temps plein à 24h et un salaire net à 1 700 euros coûterait 0,211 milliards d’euros, soit une augmentation de 0,27 % du budget du ministère de l’éducation nationale.

AESH, une nouvelle journée de mobilisation massive pour l’abandon des PIAL et revendiquer un vrai statut et un vrai salaire  !