Ecoles et établissements ouverts pour le Covid !

dimanche 2 janvier 2022
par  Sud éduc 34

Article de SUD éducation 34
Dimanche 2 janvier 2022

Avec plus de 230 000 cas positifs quotidiens, un raz-de-marée épidémique d’après le ministre de la santé, des mesures strictes prises partout en Europe (mais pas en France), nous voilà sommé-es d’effectuer la rentrée comme si de rien n’était. Le Conseil scientifique prévoit qu’un tiers des enseignant-es seront dans l’incapacité d’assurer les cours en janvier (sans même parler des AESH, des AED ni des agents de ménage sans qui les écoles et établissements ne fonctionneraient pas).
Jean-Michel Blanquer prévoit de nous empêcher de boire un café debout, ou de manger une galette...

Le décalage entre le discours gouvernemental alarmiste et son corollaire de mesures contraignantes d’un côté, et l’immobilisme ahurissant du ministère de l’Education Nationale et celui de l’ESR de l’autre côté, est incompréhensible. Sauf pour qui entrevoit la nécessité capitaliste de maintenir la « garderie nationale » ouverte aux enfants des travailleur-euses, quoi qu’il en coûte pour la santé des personnels, des usagers et leurs familles. Le profit des actionnaires avant tout.

Malgré cette ambition scandaleuse et jamais assumée par le gouvernement, il existe des moyens légaux pour se défendre et protéger sa santé. Nous allons les recenser dans cet article. Les moyens les plus efficaces étant toujours collectifs, nous vous recommandons vivement de vous réunir en équipes, afin d’établir ensemble vos revendications et actions.

Rappelons enfin que les ASA (autorisations spéciales d’absence) sont toujours d’actualité, et que les modalités de télétravail ont été précisées le 29 décembre 2021 pour la Fonction Publique.

Les foires aux questions

Celle du ministère, ridicule et indigente, mais qui donne le cadre.
Lien vers la FAQ ministérielle

Celle de SUD éducation, qui rappelle le droit pour les personnels vulnérables ou cas contacts.
Lien vers la FAQ de SUD

Les fiches RSST

Pour signaler tout dysfonctionnement dans le protocole sanitaire, par exemple :
→ l’IEN ou l’enseignant-e chargé-e de direction répartit des élèves d’un collègue absent ;
→ Nettoyage de la classe / de l’école non fait (manque d’agents de ménage…) ;
→ Manque de lavabos pour le lavage des mains ;
→ Fenêtres qui ne s’ouvrent pas ;
→ Masques / autotests non distribués aux personnels (AESH ou enseignant-es RASED « oublié-es »)
→ Elèves sans masques ;

Au delà des considérations pratiques, il est aussi fortement recommandé de signaler les effets du stress et de la souffrance au travail engendré par l’inaction de notre employeur pour protéger notre santé, par exemple :
→ des masques en tissu insuffisant contre le variant omicron ;
→ des masques en tissu qui ne protègent pas le porteur du masque ;
→ situation anxiogène et charge de travail de vérifier quotidiennement si le ménage a été fait, s’il y a du gel en quantité suffisante, s’il y a des masques supplémentaires au cas où ;
→ injonction paradoxale de devoir assurer « en même temps » le temps de classe et la continuité pédagogique pour les absent-es ;

La liste n’est pas exhaustive. Les infos essentielles sur le fichier RSST sont dans cet article, et le RSST en ligne est sur le portail ARENA.

Le droit de retrait pour danger grave et imminent

Le droit de retrait reste envisageable, malgré ce que prétend le ministère, surtout sur des questions matérielles de nettoyage et désinfection des locaux. Ce droit de retrait doit s’accompagner de fiches RDGI, d’une déclaration d’intention de grève dans la premier degré (au cas où il serait refusé), et bien entendu d’un accompagnement syndical.
La fiche pratique du droit de retrait est ici, les infos pour le RDGI sont .

Le droit de grève

Si les alertes et les échanges avec l’institution n’aboutissent pas, la meilleure solution est d’instaurer un rapport de force par la grève. Alerter les parents des conditions d’accueil de leurs enfants, des réponses de l’administration permet de faire comprendre les enjeux de la grève et d’obtenir le soutien des familles.

La déclaration d’intention de grève pour les enseignant-es du premier degré en charge d’une classe est obligatoire : plus d’infos par ici, et un modèle par là. 48h de délai avant de pouvoir se mettre en grève. Les autres personnels n’ont pas l’obligation d’annoncer leur grève.

Le préavis de grève généraliste déposé par SUD éducation couvre chaque jour de l’année scolaire. Il reprend l’ensemble des revendications susceptibles d’apparaitre dans notre carrière. Il peut ainsi être utilisé par chaque équipe, pour chaque situation ponctuelle et précise. Il se trouve ici.

Nos revendications

Blanquer continue de manipuler l’opinion en prétendant lutter seul contre tous pour garder les écoles ouvertes. Il est évident que tout le monde, syndicats de personnels comme fédérations de parents d’élèves, souhaite garder les écoles ouvertes, mais dans des conditions qui préservent la santé des personnels et des familles !

→ Accompagnement vers la vaccination et les rappels de tous les personnels de l’EN : AESH, enseignant-es, AED, personnel de santé, administratifs...
Réalisation en urgence de travaux dans les locaux scolaires afin de proposer un nombre de sanitaires et de lavabos suffisant, d’améliorer la qualité de l’air, et d’éviter le brassage des élèves.
Recrutement massif de personnel pour alléger les effectifs, assurer les remplacements et renforcer la médecine scolaire, signature de conventions pour occuper des locaux hors des écoles.
Tests réguliers et fréquents des 12 millions d’élèves et du million d’agents de l’EN. Le dépistage préventif est bel et bien le point mort du protocole sanitaire dans le système éducatif.

Entre les personnels malades et ceux qui vont se mobiliser pour défendre leurs conditions de travail, la rentrée risque d’être plus que chaotique. Organisons-nous pour une lutte victorieuse !

Ecoles et établissements ouverts pour le Covid !