Pour la culture et l’émancipation, pour un autre budget et une autre société : Mobilisons-nous !

vendredi 21 février 2025
par  Sud éduc 34

Article SUD éducation 34
Vendredi 21 février 2025

L’éducation artistique et culturelle (EAC) est inscrite dans la loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l’école et dans la circulaire du 3 mai 2013 commune aux ministères de la Culture et de l’Éducation nationale. Si celle-ci affirme « la priorité gouvernementale donnée à l’EAC », le rapport de la Cour des comptes publié jeudi 13 février 2025 souligne, lui, que seuls 57% des élèves ont eu au moins une action d’EAC en 2023-24, contredisant la volonté affichée dans sa charte par le Haut Conseil à l’EAC que cette dernière soit « accessible à tous ».

Des paroles, des paroles …

Dans ce contexte, la décision de gel brutal du dispositif pass Culture a provoqué une incompréhension, une inquiétude et une colère au sein de la communauté éducative. Jeudi 30 janvier a en effet été annoncé le plafonnement de la part collective du pass Culture à 50 millions d’euros jusqu’en juin 2025 alors que 97 millions d’euros avaient été alloués en 2024. Si, depuis, la plateforme Adage a réouvert et que certains projets ont pu être validés, cela ne prévoit en rien un retour à la normale et les annonces gouvernementales ne garantissent pas la reconduite du Pass Culture pour les années à venir.

C’est une catastrophe pour les établissements et les élèves, mais aussi pour le milieu de la culture, qui selon les déclarations du président du conseil départemental Kleber Mesquida va en plus subir des coupes drastiques dans le budget alloué aux associations et à la culture.
Comme l’indique la Coordination des Intermittents Précaires du Languedoc-Roussillon (CIP) dans sa déclaration du 11 février 2025 « ces coupes budgétaires vont laisser de nombreuses structures et professionnel.es dans une situation de grande précarité ».

La lutte paie, étendons-là !

En réponse à ces annonces, plusieurs mobilisations ont eu lieu la semaine avant les vacances scolaires :

- Mardi 11 février, les enseignant·es et personnels de vie scolaire du lycée Joliot Curie à Sète ont organisé un rassemblement devant l’établissement afin de dénoncer le gel du pass Culture privant des lycéen·nes déjà défavorisé·es dans leur accès à la culture de 1/4 des projets prévus pour cette année scolaire. Des parents d’élèves et acteurs culturels locaux se sont joints à ce rassemblement.
- Le même jour, la communauté éducative et les parents d’élèves du collège Paul Dardé ont organisé une journée « collège mort » : seuls 40 élèves sur près de 700 sont venus au collège, signe incontestable du soutien des parents d’élèves. Un rassemblement a également eu lieu à 8h devant le collège suivi d’un second devant la sous préfecture lodévoise, réunissant une soixantaine de personnes, mêlant communauté éducative, parents, élèves, et acteurs du milieu culturel. Ils ont par la suite obtenu une audience au rectorat le lendemain.
Ces deux mobilisations ont été payantes, dans les deux cas l’administration a lâché du lest. Elles nous montrent la voie à suivre.

Lae CIP 34 avec l’intersyndicale (Cgt spectacle, Sud culture, Synavi, syndeac, synptac, fédération des arts de la rue) a pour sa part organisé un rassemblement le mercredi 12 février devant l’Opéra Comédie à Montpellier réunissant près de 200 personnes.
Samedi 15 février les mêmes organisations ont appelé à une manifestation démarrant devant le Centre chorégraphique National de Montpellier que Sud Éducation 34 a appelé à rejoindre. Elle a réuni plus de 700 personnes. La mobilisation commence à s’étendre. Les prises de parole des personnels de la culture ont marqué une volonté de fédérer leur lutte avec les secteurs de l’associatif (victime aussi des coupes budgétaires), de l’éducation, des précaires etc.
A Paris et à Marseille des Assemblées Générales des travailleur·ses de la culture ont enfin réuni beaucoup de monde et des suites sont annoncées pour les semaines à venir.
C’est encourageant et positif car ces attaques d’ampleur contre la culture et le tissu associatif sont aussi une attaque contre des valeurs de partage, de diversité, d’inclusivité, de solidarité et d’émancipation.

A nous tou·te·s de nous en emparer pour préparer un joli printemps où notre camp social relève la tête.