Parcoursup : une machine à broyer les étudiant-e-s

jeudi 6 septembre 2018
par  Sud éduc 34

À quelques jours de la rentrée universitaire, seulement 60% des candidat-e-s à l’entrée dans le supérieur ont accepté de façon définitive une offre de Parcoursup. Les inscriptions en BTS et classes préparatoires s’achèvent aujourd’hui, modifiant le calendrier initial en cours de route.

Les candidat-e-s qui quittent Parcoursup sont chaque jour plus nombreus.e.s, ils et elles sont aujourd’hui 178 622.

Voici ce que l’on peut affirmer. Pour le reste, les chiffres donnés quotidiennement par le ministère n’offrent aucune transparence et suscitent de nombreuses interrogations. Ils ne sont pas suffisamment précis pour permettre une analyse de la procédure et le choix de leur présentation semble vouloir masquer la réalité :
sur les 178 622 ayant quitté la plateforme, combien d’élèves n’ont pas obtenu leur bac ? Où vont les autres ? Dans le privé ? Abandonnent-ils et elles, découragé-e-s, la poursuite d’études dans le supérieur ?

Qui sont les 40 762 « inactifs » ? Subissent-ils les effets pervers de la machine à broyer de Parcoursup qui fait abstraction de leur existence ? Parmi eux, combien sont-ils à avoir reçu au moins une proposition qui ne soit pas “En Attente” ou “Non”. Ne sont-ils pas tout simplement en train d’espérer que leur place en liste d’attente leur permette enfin de pouvoir accepter une proposition ? Ils sont qualifiés d’“inactifs” par le ministère, alors qu’ils étaient considérés comme “en attente” avant le 22 juillet.

Ils et elles sont donc 8 961+ 40 762 = 49 723 candidat-e-s à n’avoir toujours pas reçu de proposition d’affectation.

Sur les 583 702 ayant accepté une proposition, seul-e-s 510 922 l’ont définitivement acceptée et 72 773 l’ont acceptée mais attendent d’autres vœux.

Comment ces 122 496 jeunes vont-ils/elles pouvoir s’organiser pour trouver un logement ? Combien seront-ils/elles sans affectation en septembre ?

La lenteur de ce dispositif bloque aussi bien les étudiant-e-s que les établissements d’enseignement supérieur :
- Les étudiant-e-s sont pour beaucoup sans réelles perspectives claires et se retrouvent bloqué-e-s dans leur recherche de logement.
- Les établissements sont paralysés dans leur fonctionnement puisqu’ils ignorent le nombre d’étudiant-e-s qu’ils accueilleront à la rentrée.On ne connaît pas le résultat final de Parcoursup mais on sait déjà que le gouvernement a réussi à mettre en place la sélection à l’université en réduisant le taux d’entrée dans le supérieur. Au lieu d’investir sur l’avenir, le gouvernement choisit de réduire le nombre d’étudiant-e-s et de faire quelques économies en sacrifiant la jeunesse.
SUD éducation partage les craintes et soutient l’enquête lancée par le défenseur des droits sur de possibles discriminations engendrées par Parcoursup.

SUD éducation revendique :

  • une transparence sur le fonctionnement des algorithmes de sélection utilisés par Parcoursup
  • une communication sur les modalités de sélection des établissements
  • une communication sur les chiffres actuels d’affectation et de non-affectation des ancien-nes lycéen.ne.s dans chaque académie
  • la fin de la sélection à l’Université et la possibilité pour les bachielier-e-s d’accéder à la formation supérieure de leur choix
  • un plan d’urgence pour l’enseignement supérieur et la recherche, financé à hauteur de 3 milliards d’euros par an sur dix ans, permettant la construction d’établissements et l’embauche de personnels titulaires, à hauteur de 5 000 créations de postes par an.