Droit à l’IVG : face aux attaques, une journée de mobilisation ne suffira pas !

jeudi 4 octobre 2018
par  Sud éduc 34

Partout dans le monde le droit à l’avortement est attaqué par le système patriarcal.
C’est un droit légitime et nécessaire pour l’égalité des femmes et des hommes.Ce droit est remis en cause en France.
Une journée de mobilisation ne suffit pas !

Petit rappel historique en France :

  • Avant 1975, la pratique de l’avortement était un crime passible des travaux forcés à perpétuité et même de la peine de mort.
  • Marie-Louise Giraud a été guillotinée en 1943 pour avoir aidé des femmes à avorter.
  • La loi Veil du 17/01/75 légalise l’avortement.
  • Depuis la loi du 31/12/82, l’avortement est pris en charge par la sécurité sociale.
  • La loi du 7/7/01 augmente le délai du recours à l’avortement de 2 semaines (de 10 à 12 semaines).

Actualité en 2018 :

Bertrand de Rochambeau, le président du Syndicat des Gynécologues SYNGOF a assimilé l’avortement à un “homicide”, et soutient l’application d’une clause de conscience pour les gynécologues qui refusent de pratiquer d’IVG. Le Président du collège national des gynécologues et professeur à l’université de Strasbourg, Israël Nisand, considère que la clause de conscience “est sacrée”. Propos inadmissibles en France en 2018 !

Le 09 Avril 2018, Macron prononçait un discours devant les évêques de France dans lequel il saluait la volonté de l’Église de « protéger la vie, en particulier lorsque cette vie est sans défense ». Il ajoute même que « la vie de l’enfant à naître » est une vie de « dénuement, de la nudité et de la vulnérabilité absolue. » . Ces propos réactionnaires sont intolérables ! C’est aux femmes que la décision d’interrompre leur grossesse appartient et l’État doit leur en garantir l’accès libre et gratuit sur l’ensemble du territoire !

Soyons vigilant-e-s

La montée des extrêmes-droites remet également en cause ce droit fondamental pour les femmes de décider d’enfanter ou pas, quand et avec qui. Il faut donc rester très vigilant-e-s et contrer ces manœuvres qui visent à cantonner les femmes à une fonction procréatrice et au service de la famille.

Pour le Droit à l’avortement dans toute l’Europe ,réaffirmons que :

  • L’avortement est un choix, « mon corps m’appartient ! », « je choisis ma vie, je choisis d’avorter ou pas » ;
  • L’accès à l’avortement est un droit ;
  • La clause de conscience des professionnel·le·s de santé doit être supprimée de la loi ;
  • Des moyens financiers doivent être donnés pour que les centres pratiquant l’avortement et les centres de planification soient accessibles sur tous les territoires ;
  • Des campagnes d’information tous publics sont nécessaires pour pouvoir en parler librement sans tabou ni jugement ;
  • Si on exclut le forfait hospitalier certes l’IVG est remboursée mais tous les moyens de contraception doivent l’être aussi pour que les femmes puissent choisir celui qui leur convient ;
  • L’éducation à la vie sexuelle doit être prodiguée à toutes et à tous pour qu’elles et ils puissent avoir des choix libres et éclairés ;
  • La formation aux techniques d’avortement et à l’accompagnement doit faire partie intégrante de la formation initiale des professionnel·le·s de santé ;
  • Les délais légaux pour avorter doivent être harmonisés sur ceux des pays les plus progressistes en Europe et les États doivent tendre vers une dépénalisation totale de l’avortement.