Déclaration au Conseil Supérieur de l’Éducation du 16 mai 2019

dimanche 19 mai 2019
par  Sud éduc 34

Le CSE du 16 mai a abordé des projets de décrets visant à mettre à jour les textes avec la réforme du lycée (bacs bi-nationaux, contrôle continu de formation en EPS), concernant le label "campus des métiers et des qualifications" et des modifications des missions des CFA.

Vous trouverez ci-dessous la déclaration de SUD éducation et de l’Union syndicale Solidaires au CSE du 16 mai :

Déclaration au Conseil Supérieur de l’Éducation du 16 mai 2019

Le monde éducatif connaît actuellement une mobilisation d’une ampleur particulièrement importante. Depuis le 19 mars, les personnels, en particulier du premier degré, sont très fortement mobilisés contre le projet de loi Blanquer. Des Assemblées générales réunissant jusqu’à plusieurs centaines de personnels ont voté des mouvements de grève reconductible. Les parents d’élèves sont mobilisés avec des actions et initiatives organisées dans différentes régions. Dans le second degré, les réformes des lycées, du bac et Parcoursup suscitent toujours autant de mécontentement, et les initiatives de mobilisation sont très fortes. Le ministère s’acharne à réprimer les mobilisations par les menaces, intimidations et sanctions contre les personnels. Le climat social, avec les gilets jaunes, est explosif et le gouvernement reste sourd aux revendications des travailleurs et des travailleuses.

Le CSE d’aujourd’hui étudie des textes qui, pour une partie d’entre eux, appliquent une réforme encore largement impopulaire chez les personnels qui seront mobilisés le 18 mai à l’occasion d’une manifestation nationale.

Les personnels se mobilisent contre la loi Blanquer

Le projet de loi Blanquer est significatif du projet libéral et réactionnaire pour l’école du ministère : il organise le démantèlement du service public d’éducation, par les cadeaux faits au privé (article 3) ou par la précarisation organisée des missions d’enseignement (article 14). Il veut museler la liberté de parole des enseignant-e-s (article 1), par la mise au pas de la formation des futur-e-s professeur-e-s (article 10) ou par l’obligation d’afficher le drapeau tricolore dans les salles de classe. Les modifications apportées par le débat parlementaire au Sénat sont clairement insuffisantes, et introduisent même des amendements inquiétants : financement accru du secteur privé, statut de directeur-rice d’école supérieur-e hiérarchique, avis des chef-fe-s d’établissement sur les mutations…
Mais ne nous y trompons pas : pour SUD éducation, c’est le retrait pur et simple du projet de loi qui est à l’ordre du jour !

Les personnels sont mobilisés contre la précarité

La loi Blanquer s’inscrit dans la continuité des réformes de casse du statut de la fonction publique, notamment par le recrutement de personnels précaires contractuels au lieu de fonctionnaires. C’est le cas notamment pour les AESH, qui étaient mobilisés le 15 mai contre la mise en place des PIALs et pour obtenir des améliorations de leurs conditions de travail.

Les personnels sont mobilisés contre les réformes des lycées et du bac

Avant même la loi Blanquer, le ministère organisait le tri social généralisé. Parcoursup, c’est la sélection à l’université. La réforme du baccalauréat, c’est l’instauration de bacs maison qui n’auront pas la même valeur en fonction du lycée ou du territoire dans lequel il aura été obtenu. La réforme de la voie professionnelle, c’est la casse du lycée professionnel. La réforme du lycée général et technologique, c’est l’instauration d’un lycée à la carte, qui met en concurrence les lycées, les filières et les élèves. Et en parallèle le ministère donne une place toujours plus importante aux entreprises comme on peut le constater dans le projet de décret concernant le label campus des métiers et des qualifications.

La Fédération SUD éducation et l’Union Syndicale Solidaires revendiquent :
- le retrait du projet de loi Blanquer
- le retrait du projet de loi transformation de la fonction publique
- l’abrogation des contre-réformes des lycées, du baccalauréat, de Parcoursup