Déclaration de Sud éducation 34 au CTSD du 25 juin 2019
par
Agent-es de la Fonction Publique d’État, professeur-es dans l’Éducation Nationale, nous sommes engagé-es avec conviction dans la défense d’un service public de plus en plus malmené et détourné de ses missions premières : former de futurs citoyens, capables d’esprit critique et de libre-arbitre.
Le service public, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas, c’est notre bien commun. Assurer un enseignement à tous les élèves, dans de bonnes conditions matérielles et humaines, c’est le minimum.
Le service public de l’éducation ne se gère pas comme une entreprise, nous ne traitons pas de dossiers, de chiffres, de quantités, de rendement. Quand l’institution s’intéresse à la question des résultats, les enseignant-es se préoccupent de la question des moyens. Or, comment donner les moyens à nos élèves de progresser, de s’épanouir, quand la pierre angulaire de toute réforme est la rentabilité.
« Faire mieux, avec moins », cela fait des décennies que la logique libérale cherche à agrandir la brèche ouverte par des gouvernements peu soucieux du bien commun. Aujourd’hui, c’est un boulevard qui est offert par le gouvernement.
Nous en sommes réduit-es à partager des miettes de toute façon insuffisantes pour les besoins du terrain. Nous allons discuter de la récupération des postes spécialisés non pourvus, faute de formation accordées aux candidats ; de la réorientation de postes de remplaçants sur des ouvertures provisoires, au détriment des remplacements déjà largement insuffisants au long de l’année scolaire.
Nous allons débattre d’une trentaine d’école repérées pour une dizaine de postes disponibles, sans parler des cas ne figurant pas sur la liste des situations à surveiller.
« Faire mieux, avec moins », quand on communique largement sur le dédoublement des postes en CP et CE1 en REP, sur des effectifs à 24 maximum en GS, CP et CE1 sur tout le territoire, tout en réduisant les postes au concours, ce n’est même plus déshabiller Pierre pour habiller Paul : c’est plonger tout le monde dans le dénuement !
L’argent de l’Éducation Nationale détourné pour subventionner les maternelles privées à venir, pour alimenter bien au-delà du milliard d’euro le SNU, doit revenir au plus vite à sa destination première : financer les postes d’enseignant-es, d’accompagnant-es qui manquent cruellement pour la rentrée 2019 dans le public.