Grève des examens : adresse de la fédération SUD éducation aux élèves et à leurs parents

jeudi 4 juillet 2019
par  Sud éduc 34

Communiqué de la fédération SUD éducation

Depuis le 17 juin, les personnels de l’éducation sont mobilisés dans le cadre d’un mouvement de grève durant la période des examens. Le 17 juin, à l’occasion du premier jour du baccalauréat général, de nombreuses et nombreux enseignant-e-s se sont mis en grève. Parmi elles et eux, beaucoup étaient suffisamment déterminé-e-s pour se réunir en Assemblée générale et décider de reconduire la grève au lendemain !

Le 24 juin, c’était au tour des enseignant-e-s de lycée professionnel de se mettre en grève, cette fois à l’occasion des corrections de copies du baccalauréat professionnel. Et le 1er juillet, les enseignant-e-s de collèges ont également participé à un mouvement de grève à l’occasion du premier jour du diplôme national du brevet.

Toutes ces mobilisations ont été appelées par de nombreux syndicats de personnels de l’éducation, dont SUD éducation. Si autant de syndicats du public, de l’agricole et du privé, se sont mis d’accord sur ces actions de grève, c’est bien les raisons qui nous poussent à nous mobiliser sont fortes !

En parallèle, depuis le 17 juin, des enseignantes et enseignants de lycée ont mis en discussion une modalité d’action qui est aujourd’hui beaucoup mentionnée dans les médias : les rétentions de notes. Les enseignant-e-s avaient jusqu’au mardi 2 juillet pour rentrer les notes des copies du baccalauréat général dans un logiciel. Pour mettre la pression sur le ministère, les collègues ont massivement choisi de ne pas saisir les notes tout de suite : ils et elles ont donc fait grève le jour de la saisie des notes. Les collègues ont poursuivi leur mouvement, et sont en grève jusqu’à aujourd’hui 4 juillet, pour ne pas participer à la mascarade de jurys qui statuent sans l’intégralité des résultats des candidates et des candidats au baccalauréat. Les collègues qui corrigent le DNB refusent pour leur part de participer aux corrections dans les établissements et sont aussi en grève.

Pourquoi les personnels et les syndicats sont-ils autant en colère, au point d’utiliser des moyens d’actions aussi forts malgré les menaces du ministre ? Tout simplement parce que le ministère empile les réformes, sans jamais écouter ni les personnels, ni les syndicats, ni les parents, ni les élèves :
• toutes les réformes (Parcoursup, réforme du baccalauréat général et technologique, réforme du lycée professionnel, loi Blanquer) ont été rejetées par une grande instance, qui réunit les principaux syndicats de l’éducation, mais aussi les fédérations de parents d’élèves : le Conseil supérieur de l’éducation. Le ministre, à chaque fois, est passé en force !
• les personnels se sont mobilisés, depuis l’année dernière, contre toutes ces réformes, parce qu’ils considéraient qu’elles allaient aggraver les inégalités entre les élèves : sélection à l’entrée à l’université avec Parcoursup, inégalités entre les bacs en fonction de l’endroit où ils ont été obtenu avec la réforme du bac, casse du lycée professionnel… Les faits leurs donnent déjà raison.
• les élèves et étudiant-es se sont aussi fortement mobilisé-es, durant l’année scolaire 2017-2018 contre Parcoursup et en décembre 2018 contre la réforme du bac !
Blanquer, dans les médias, souffle le chaud et le froid : il alterne un discours de mépris à l’égard des personnels, et les manœuvres grossières d’intimidation, comme la menace du retrait de quinze jours de salaires.

Tout ce que nous demandons, c’est que le ministre écoute les personnels, les élèves et les parents, et qu’il renonce à ses projets funestes. C’est bien le ministre, avec son empilement de réformes et son autoritarisme, qui est responsable de la situation actuelle.

Nous comprenons tout à fait l’inquiétude des élèves et de leur parents. Mais pour nous, l’inquiétude principale, c’est l’effet qu’auront toutes ces réformes pour les futures générations de bachelier et de bachelières ! C’est pour cela que nous avons besoin du soutien de tou-te-s les usager-e-s du service public d’éducation, élèves et parents.

C’est toutes et tous ensemble que nous pouvons mettre un coup d’arrêt à la politique du ministère !

Grève des examens : adresse de la fédération SUD éducation aux élèves et à leurs parents