Communiqué de Sud éducation 34

Lors de sa conférence de rentrée, le ministre de l’Éducation Nationale a fièrement annoncé une revalorisation des salaires des enseignant-es titulaires de 300 euros annuels, soit 25 euros bruts par mois. Jean-Michel Blanquer poursuit la manipulation de l’opinion, qui est son principal mode de communication depuis 2017.

En effet, cette « revalorisation » était la carotte des accords PPCR mis en place sous Hollande et devait intervenir en 2017. C’est le gouvernement d’Emmanuel Macron qui a bloqué sa mise en œuvre juste après son accession au pouvoir. Ajoutons que cette revalorisation ne comble même pas l’augmentation du coût de la vie, que le personnel enseignant subit doublement, puisqu’il faut rappeler que le point d’indice est gelé depuis 2010.

Par ailleurs, l’augmentation de la prime REP + illustre la volonté ministérielle de diviser le corps enseignant.
→ Cette prime n’est pas versée à tous les personnels travaillant en REP + : les AED, les AESH qui sont pourtant au plus près des élèves et des difficultés ne bénéficient pas de ladite prime.
→ L’écart se creuse avec les collègues hors REP + qui sont de plus en plus déclassés. Pour eux c’est la double peine : des revenus qui ne progressent pas, et les effets collatéraux du dédoublement CP-CE1 imposé à moyens constants : classes surchargées, doubles niveaux, etc.
→ C’est une prime : cela ne compte donc pas pour la retraite.

Il n’y a vraiment pas matière à pavoiser : utiliser l’engagement du gouvernement précédent pour redorer son image auprès de la profession, qui plus est sur une somme ridicule ; et creuser l’écart de revenus entre personnels de l’Éducation Nationale ne permettra pas à Jean-Michel Blanquer de rétablir la confiance et le respect qu’il appelle de ses voeux depuis son arrivée au ministère, tout en défiant et méprisant les enseignant-es à chaque fois qu’il en a l’occasion.