Le travail tue, protégeons nous !

jeudi 26 septembre 2019
par  Sud éduc 34

Communiqué de SUD éducation 34

Le travail tue, protégeons nous !

Une organisation pathogène du travail

Depuis plusieurs années, sous l’impulsion des différents ministres, l’organisation du travail dans l’Éducation Nationale a été transformée et les réformes délétères se sont succédées à un rythme accéléré sans prendre en compte les effets sur les personnels. Au contraire, certains responsables préfèrent faire de « l’humour » plutôt que de prendre en compte les difficultés rencontrées par les personnels comme l’a montré la récente « affaire » autour des propos choquants tenus par l’ancienne DRH du rectorat de Montpellier, aujourd’hui secrétaire générale de la DSDEN de l’Hérault.
Les politiques menées ont conduit à isoler chaque personnel sur son poste de travail, à le culpabiliser, à lui faire perdre le sens qu’il trouve au travail, à réduire ses marges de manœuvre, à le charger de tâches qui ne sont pas son cœur de métier, à l’exposer à des relations hiérarchiques pressantes et pathogènes, à atomiser les espaces collectifs, à l’isoler de ses collègues, à l’obliger à rendre des arbitrages quotidiens et surtout à le rendre seul responsable des dysfonctionnements du système. Les personnels sur contrats précaires, de plus en plus nombreux, sont les plus exposés.
Les personnels peuvent être nommés sur des postes qu’ils n’ont pas demandé, la formation initiale et continue demeure très éloignée de la réalité de leur travail sans possibilité de confronter les expériences entre pairs, les référentiels des métiers ne cessent de changer, les reconversions se font sans formation continue…
Tous ces facteurs de risque sont directement responsables de la souffrance au travail des personnels comme l’ont montré crûment les témoignages des parties civiles lors de l’actuel procès d’Orange / France Télécom.

Des effets dévastateurs, une administration responsable

Avec l’augmentation du mal-être et de la souffrance induits par une organisation du travail pathogène les personnels paient un lourd tribut. Rien que dans le département de l’Hérault de nombreux collègues se sont suicidés ces dernières années. Ainsi depuis 2012 se sont 6 collègues travaillant au Lycée Jean Moulin à Béziers qui ont mis fin à leurs jours. A la veille de la rentrée deux collègues de notre académie, un professeur du lycée Mermoz à Montpellier et un professeur des écoles dans le Gard ont mis fin à leurs jours. Dans d’autres départements (93, 13…) des collègues se sont suicidés ou ont tenté de le faire…
Face à cette hécatombe la réponse de l’administration n’est jamais satisfaisante. Les enquêtes de CHSCT ne suivent pas, l’organisation du travail n’est pas remise en cause.

Résister ensemble, ne pas rester isolé

SUD éducation 34 exige du Ministre mais également de toute la hiérarchie intermédiaire la prise en compte de la souffrance réelle de la profession. Il n’est plus acceptable d’entendre systématiquement que les collègues qui se suicident, ou tentent de le faire, agissent en raison « de problèmes personnels ». Nous exigeons l’arrêt des politiques qui génèrent une organisation pathogène du travail et la mise en place systématique d’une enquête dans les cas de suicides.

Prenant acte de la situation alarmante autour des conditions de travail et de la souffrance au travail SUD éducation 34 invite l’ensemble des personnels à faire front collectivement et à utiliser les outils disponibles pour se défendre.

Il ne faut pas hésiter à :
- Utiliser les outils juridiques actuellement à disposition tels que les RSST et RDGI,
- Déclarer un accident de service si sa santé est directement menacée ou dégradée par le travail,
- Contacter SUD éducation 34 pour ne pas rester isolé, être soutenu et accompagné.