Enseignante agressée à Agde  : l’institution a le devoir de nous protéger  !

samedi 5 octobre 2019
par  Sud éduc 34

Communiqué de Sud éducation 34

Un contexte difficile connu mais négligé par l’institution

Nous avons appris avec consternation la violente agression d’une enseignante de l’école Jules Verne d’Agde par des parents d’élèves cette semaine.

Au-delà du soutien que nous souhaitons apporter à cette enseignante et ses collègues, nous voulons rappeler quelques faits que l’institution s’obstine à ne pas entendre :

- les enseignant-e-s des écoles d’Agde demandent depuis plusieurs années maintenant leur classement en REP, du fait de conditions de travail très difficiles. Effectifs réduits, moyens humains supplémentaires, temps de concertation pour l’équipe, reconnaissance financière de la charge administrative et émotionnelle ajoutée par cette tension et ces difficultés : ces aménagements seraient un moyen pour l’institution d’accompagner les enseignant-e-s au plus près des réalités du terrain.

- Les fichiers RSST (Registre Santé et Sécurité au Travail) et RDGI (Registre Danger Grave et Imminent) doivent obligatoirement être à disposition des enseignant-e-s en salle des maîtres, et chaque collègue victime d’un incident affectant sa santé ou sa sécurité doit pouvoir remplir une fiche.
Mais que fait l’institution des centaines de fiches qui lui parviennent ? Quelles sont les actions entreprises par le CHSCT (Comité Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail) pour régler ces problèmes ? Dépêcher une équipe de psychologues et le conseiller de prévention sont des réponses nettement insuffisantes pour les agents en souffrance. La profession exige un soutien plus grand de sa hiérarchie.

- Notre employeur a l’obligation légale d’assurer la protection fonctionnelle de ses agents lorsqu’ils sont agressés (loi n°83-634 portant droits et obligation des fonctionnaires, article 11). Pourquoi est-ce donc un parcours du combattant d’accéder à ce droit élémentaire ? Pourquoi est-ce à l’enseignant-e victime, déjà fragilisé, de gravir seul cette montagne administrative, alors que la démarche contraire serait tellement mieux perçue et bien plus logique ?

Revendiquer pour le respect de nos droits

Dans un contexte de précarisation du métier, de perte de sens au travail, de faibles salaires, de souffrance liées à l’organisation du travail, de multiplication de gestes désespérés des personnels de l’Éducation Nationale, de retraites misérables à venir, Sud éducation 34 revendique :

- la prise en compte par la DSDEN de la situation critique des écoles d’Agde

- la facilitation des démarches relatives à la protection fonctionnelle

- un service de médecine de prévention étoffé et réactif aux souffrances de plus en plus nombreuses des enseignant-e-s

- un véritable engagement du CHSCT, par des actes concrets pour améliorer les conditions de travail sur le terrain

Et pour tous-tes :

  • Une baisse du temps de travail :
    • Un temps de service global pour l’ensemble des enseignant-e-s du 2nd degré de 14 h cours/élèves + 3 h de concertation/travail en équipes & 18 heures devant élèves + 6 heures de travail en équipe dans le premier degré
    • 1/9e de minoration de services pour tous les personnels de l’éducation prioritaire
  • Une baisse des effectifs par classe :
    • 20 élèves maximum par classe, 16 en éducation prioritaire, 12 en SEGPA
  • L’augmentation des salaires :
    • Une augmentation des salaires pour tendre vers l’égalité salariale
    • Un salaire minimum à 1700 euros nets pour toutes et tous
    • L’alignement du régime indemnitaire et de prime des précaires sur celui des titulaires (par exemple prime REP et REP+ pour les AED et AESH)
  • Pour nos retraites :
    • retrait du projet de réforme des retraites
    • annulation de toutes les décotes
    • un départ à la retraite à 60 ans sur la base de 75% du meilleur revenu, pour aller vers un départ à 55 ans sans conditions
      Enseignante agressée à Agde : l’institution a le devoir de nous protéger !