Réforme de la formation des enseignant-e-s : pour SUD éducation, c’est toujours non !
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Communiqué de SUD éducation
lundi 13 juillet 2020
Le 2 juillet dernier, SUD éducation a assisté au comité de suivi de la réforme de la formation des enseignant-e-s. Non dupes de cette mascarade de dialogue social, nous avons rappelé notre opposition à cette contre-réforme ainsi que nos revendications quant au recrutement et à la formation des enseignant-e-s stagiaires.
Plus particulièrement, en ce qui concerne la rentrée 2020 et les conditions exceptionnelles qui s’annoncent, l’administration a fait des déclarations tendant à rassurer, notamment sur le suivi et l’accompagnement renforcé des enseignant-e-s stagiaires, les inspecteurs-trices et chef-fe-s d’établissement ayant été « alerté-e-s » sur ce point.
Certes, nous faisons les mêmes constats : les futur-e-s stagiaires ont subi un concours 2020 modifié, ils-elles auront à faire face à des élèves à besoins particuliers compte-tenu du contexte sanitaire, à une formation qui s’annonce « hybride » (en distanciel et en présentiel) dans les INSPE, à des conditions de titularisation encore obscures (oral prévu en fin d’année de stage) .
Mais aucun moyen n’est annoncé pour faire face à ces problématiques, et compte-tenu des situations de titularisation de certain-e-s stagiaires que nous avons défendu-e-s et qui témoignaient d’inégalités de traitements, d’irrégularités, de malveillances institutionnelles, nous avons toutes les raisons de nous inquiéter de cette prochaine rentrée !
Concernant la mise en place de la réforme en tant que telle, nous maintenons notre opposition aux dispositifs qui nous ont été présentés :
• La création des « classes prépa » pour les futur-e-s PE. Quel sera le statut des inscrit-e-s ? Quelle rémunération auront-ils-elles ? Ces classes entreraient en concurrence avec la formation universitaire qui manque cruellement de moyens. C’est aussi le risque d’une orientation trop précoce pour des étudiant-e-s qui souhaiteraient changer de cursus par la suite...
• La formation des stagiaires qui serait assurée pour un tiers par des enseignant-e-s de terrain. Mais quid des professeur-e-s d’INSPE et de l’apport de la recherche universitaire ? Serait-ce des suppressions de postes déguisées à l’université ? Quid des transformations des missions des maitres-ses formateurs-trices qui suivent actuellement les stagiaires sur le terrain ?
• Le statut des futur-e-s étudiant-e-s en M1, M2 en alternance qui deviendront des contractuel-le-s mal payé-e-s en lieu et place des fonctionnaires stagiaires payé-e-s à temps plein !
• Le développement des contrats de pré-professionnalisation avant le Master MEEF qui induit de fait une précarisation du métier et permet au ministère d’avoir accès à une main-d’œuvre corvéable à merci !
• Les concours qui seront à partir de 2022 placés en fin de M2, rendant cette année impossible pour des étudiant-e-s mal payé-e-s, pressurisé-e-s par le passage du concours, la validation du Master, et la classe à mener !