Communiqué de SUD éducation Hérault
L’université sous occupation

Accéder à l’enseignement supérieur et mener les activités d’enseignement et de recherche qui caractérisent la vie ordinaire à l’université, sont pour nos collègues et homologues palestinien-nes pour et les étudiant-es des universités palestiniennes un enjeu majeur et un défi quotidien face aux obstacles et aux humiliations imposées par l’État d’Israël. En 1988, l’Université de Birzeit en Cisjordanie a lancé la campagne Right to Education (Droit à l’éducation), alors que les universités palestiniennes avaient été fermées par les autorités militaires israéliennes occupantes et que les enseignant-es et étudiant-es qui transportaient des manuels ou organisaient des cours clandestins étaient poursuivi-es. Depuis lors, nos collègues de Birzeit documentent les attaques systématiques d’Israël contre l’enseignement supérieur en Cisjordanie et à Gaza : étudiant-es et enseignant-es empêché-es d’accéder à leurs lieux d’études par le quadrillage militaire et la construction du Mur à l’intérieur de la Cisjordanie ; intrusions militaires dans les campus ; arrestations et humiliations d’étudiant-es. Dimanche 24 septembre 2023 encore, l’Université de Birzeit, située au nord de Ramallah en Cisjordanie, subissait un assaut des forces militaires israéliennes, qui ont attaqué le personnel de sécurité de l’université et arrêté huit étudiant-es.

En Cisjordanie et à Gaza, les attaques israéliennes mettent l’enseignement supérieur à l’arrêt

Depuis le 7 octobre, les attaques de l’État d’Israël contre la communauté universitaire palestinienne se sont renforcées, dans le cadre de l’offensive militaire lancée contre Gaza et des exactions qui se poursuivent en Cisjordanie. Les chiffres compilés par le Ministère palestinien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en date du 30 octobre 2023, indiquaient que 427 étudiant-es et 12 personnels des universités palestinien-nes avaient été tués par les bombes et les balles de l’armée israélienne – un chiffre que les autorités peinent désormais à actualiser en raison des pénuries et de la destruction des infrastructures de communication à Gaza. Toujours à la date du 30 octobre, 11 bâtiments d’enseignement supérieur avaient été complètement ou partiellement endommagés, dont neuf bâtiments dans la bande de Gaza et deux en Cisjordanie, à la suite d’attaques israéliennes. Plus largement, les enseignements ont été complètement interrompus dans 19 établissements d’enseignement supérieur à Gaza, privant 88000 étudiant-es de leurs études. 555 étudiant-es de Gaza n’ont pas pu participer aux échanges internationaux auxquels elles et ils devaient participer. En Cisjordanie, l’enseignement présentiel est fortement perturbé dans 34 établissements d’enseignement supérieur, affectant leurs 138800 étudiant-es en raison de la pression militaire israélienne et des attaques des colons. Le 7 novembre, pour la deuxième fois en moins de deux mois, les forces armées israéliennes prenaient d’assaut l’université de Birzeit, agressaient les membres du service de sécurité, investissaient les locaux du conseil des étudiants et saisissaient du matériel et des publications du mouvement étudiant.

En Cisjordanie comme à l’intérieur d’Israël, des étudiant-es menacées, arrêté-es, détenues

Dans les universités israéliennes, près de 200 étudiant-es palestinien-nes ont été soumis à des mesures disciplinaires pour des propos ou des publications critiquant l’action d’Israël à Gaza ou pour avoir participé à des manifestations pour la paix, souvent à la suite de dénonciations encouragées par les autorités universitaires. Au moins 40 ont été renvoyé-es. Le 28 octobre, la police de Netanya devait intervenir pour faire obstacle à plusieurs centaines de militant-es d’extrême-droite qui, aux cris de « Mort aux Arabes », cherchaient à entrer de force dans une résidence universitaire hébergeant des étudiant-es palestiniennes. En Cisjordanie, les autorités militaires israéliennes ont arrêté plusieurs dizaines d’étudiant-es lors de raids menés depuis le 7 octobre : fouillé-es au corps, soumis-es à des mauvais traitements. Rien qu’en ce qui concerne l’Université de Birzeit, plus de 35 étudiant-es ont été arrêté-es dont plus de 15 ont été déféré-es en détention administrative.

Partout, la solidarité internationale !

Face à l’occupation, aux destructions et aux massacres, nos collègues et homologues palestien-nes en appellent à la solidarité internationale, comme l’ont fait à Birzeit syndicat des professeur-es et des employé-es ainsi que les étudiant-es, et la communauté universitaire internationale se mobilise. Des groupes d’universitaires américain-es, australien-nes, belges, britanniques, grecques, irlandais-es, italien-nes, néerlandais-es, scandinaves, urugayen-nes, ont affirmé leur soutien au peuple palestinien et leur condamnation du massacre commis par l’armée israélienne. Les étudiant-es de nombreux campus américains ont pris leurs responsabilités face à la complicité de l’administration états-unienne avec le gouvernement d’extrême-droite israélien en manifestant sur les campus et en dehors.

SUD éducation Hérault :
• Dénonce la campagne destructrice et meurtrière de l’État d’Israël contre le peuple palestinien et les attaques contre l’enseignement supérieur palestinien
• Adresse ses condoléances aux familles et ami-es des étudiant-es et des collègues tué-es et son soutien à la communauté universitaire palestinienne face aux arrestations, aux destructions et aux massacres
• Appelle à exprimer à tous les niveaux notre solidarité avec nos collègues et homologues palestinien-nes et avec les étudiant-es palestinien-nes, et à renforcer les liens avec elles et eux
• Appelle à renforcer, dans les universités et dans la rue, le mouvement international pour la paix et pour la solidarité avec le peuple palestinien

Face aux arrestations, aux destructions et aux massacres, SUD éducation soutient la communauté universitaire palestinienne !