Uniforme à l’école : À Béziers l’extrême droite remercie Gabriel Attal !
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Dans les écoles Mairan, Roland, La Chevalière et Riquet-Renan de Béziers, dès le lundi 26 février, les élèves feront leur rentrée en uniforme, devançant ainsi les vœux de l’ex-ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal qui n’en espérait pas tant.
Robert Ménard, le maire d’extrême-droite de Béziers, s’est porté volontaire dès que l’opportunité s’est présentée. Il avait déjà, dès 2014, en arrivant à la mairie, essayé d’imposer une blouse aux écoliers, mais aucune école publique n’en avait voulu. Toutes déjà commandées, le maire n’ayant pas envisagé d’essuyer un refus, elles ont donc été proposées aux écoles privées de la ville.
Cette fois, c’est Gabriel Attal qui donne l’occasion à Robert Ménard de réenfourcher son cheval de bataille rétrograde. La majorité des villes attendra la rentrée de septembre 2024, Robert Ménard est pressé !
Il est désolant que les conseils de 4 écoles pressenties sur 5 aient voté pour, qui avaient pourtant à l’époque rejeté la blouse. Les idées réactionnaires font malheureusement leur chemin. Une seule a refusé.
719 élèves sont concernés. Chaque kit de vêtements, un blazer, un pull, deux polos avec un pantalon plus un bermuda ou une jupe pour les filles, tout cela orné d’un blason aux couleurs biterroises, revient à 200 euros, répartis à égalité entre la ville et l’État.
Lundi 22 janvier le trousseau a été présenté à l’école Mairan où un « shooting » photo a été organisé avec des enfants proches de l’équipe municipale pour éviter « les problèmes d’autorisation. »
Il est à noter que 3 de ces écoles sur 4 accueillent une population extrêmement paupérisée, qui aurait sûrement besoin de beaucoup d’autres choses que d’un uniforme, à commencer par des conditions d’étude et des locaux décents. Quand on voit l’état des bâtiments d’une grande partie des écoles biterroises, on peut penser que les 71 900 euros versés par la municipalité pour l’achat des uniformes auraient pu être mieux employés. Et la part de l’état aurait été bien utile aussi. Mais chacun ses priorités.
SUD éducation dénonce cette mesure réactionnaire : pour améliorer le climat scolaire et combattre les inégalités, le service public d’éducation a besoin de moyens. Plutôt que d’uniformiser les tenues des élèves, le ministère de l’Éducation nationale devrait au contraire s’assurer que les droits des élèves sont respectés, que toutes et tous ont un toit, bénéficient de repas chauds au quotidien et ont accès aux soins médicaux nécessaires. L’argent public doit être utilisé pour lutter contre les inégalités sociales et pour la reconversion écologique du bâti scolaire, pas pour caporaliser les élèves. À nouveau, le ministère fait preuve de populisme dans des réponses toutes faites qui passent à côté des besoins des élèves et des personnels, à commencer par baisser le nombre d’élèves par classe.
SUD éducation est particulièrement inquiet de la place grandissante du discours de l’extrême droite dans le débat public sur l’école. Le Rassemblement national mise sur son discours sur l’école pour progresser dans l’opinion publique en faisant porter la responsabilité de la “baisse du niveau” sur les élèves racisé·es, les élèves en situation de handicap et les élèves en difficultés sociales.
SUD éducation entend s’opposer fermement à l’extrême droitisation de la politique éducative du ministère. Nous ne cesserons de rappeler, avec SUD éducation, la tâche qui incombe au service public d’éducation : celle de former, d’émanciper et de faire émerger chez les élèves un esprit critique.