Monsieur le DASEN, Mesdames et Messieurs, 

Depuis la rentrée scolaire, il est indéniable que l’ambiance dans nos écoles et établissements est lourde. Cette lourdeur a encore été accentuée par le geste de notre collègue Christine Renon.
Partout en France, dans chaque commune, des collègues se sont massivement réunis en sa mémoire, et pour témoigner que sa souffrance et ce qu’elle ressentait est largement partagé par la profession.

Le plus difficile à supporter est certainement le manque d’écoute, l’arrogance et le mépris que nous ressentons de la part de celui qui est actuellement Ministre de l’Education Nationale.
Ce ministre répond en permanence à côté des questions qui lui sont posées. On lui parle de souffrance, de précarité, de manque de moyens, d’injonctions paradoxales, de surcharge administrative pour l’ensemble des enseignant-e-s, il nous répond "statut" des directrices et directeurs, et EPSF. 
Son aveuglement idéologique est inquiétant. En outre, tout cela se teinte d’un populisme qui accentue le clivage et les tensions entre les professionnels de l’éducation et la population en général.

Nous sommes persuadés que la fréquence d’événements tels que celui qui s’est déroulé la semaine dernière au Cap d’Agde (agression physique et menaces de mort d’une enseignante par une famille) est encore accentuée par l’attitude de ce Ministre qui, décidément, fait bien du mal à l’Education Nationale.

Sur le terrain, nos collègues et la hiérarchie intermédiaire réussissent encore à tenir l’institution.
Pour combien de temps ? 
Les AESH mutualisé-e-s ; les élèves hautement perturbateurs en classe, dont on ne sait plus quoi faire ; le formatage ministériel qui cherche à effacer notre rôle de concepteur pédagogique ; le service indigent de la médecine de prévention ; le mépris salarial et de nos retraites ; tous ces sujets sont autant de bulles prêtes à éclater, révélant ainsi à l’ensemble de la société l’état véritable du service public d’éducation et de ses agents.

Encore une fois, Monsieur le DASEN, nous vous demandons de faire part à votre propre hiérarchie et au Ministère de l’inquiétude, de la souffrance et de la colère grandissantes de nos collègues.

Déclaration préalable 10 octobre 2019